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Dans le Ethnologisches Museum à Berlin

24/02/2008 | Dans le Ethnologisches Museum à Berlin

Représentations

Cette collection est d’abord le fruit d’un voyage que j’ai effectué en 2007 en Allemagne, le voyage d’une Calédonienne de cœur dans son pays d’origine. Mais c’est aussi la continuité d’un travail artistique qui tente d’être génératrice de liens.
Je suis désignée étrangère en Nouvelle Calédonie, c’est écrit sur ma « Carte de séjour d’étranger ». Étrangère, alors que presque la moitié de ma vie s’est déroulée ici. En Allemagne aussi, je suis devenue une étrangère. Beaucoup de choses ont changé depuis dix-sept ans.
Alors étrangère-familière, ici et là bas, et du coup passeuse, tisseuse de liens entre ces deux mondes ?

Une visite au musée du Quai Branly m’a réconfortée dans ce projet. J’y ai trouvé les objets de Nouvelle Calédonie, et je me suis sentie proche d’eux sans vraiment les connaître. Ils y sont depuis plus d’une centaine d’années pour la plupart, et l’envie d’en ramener en Nouvelle Calédonie par le dessin a guidé l’organisation de mon séjour à partir de ce moment-là.
Arrivée en Allemagne, j’ai pris contact avec les musées de Berlin et de Brème, pour dessiner à Berlin les objets exposés et à Brème, où le contact fut d’ailleurs cordial avec Dr. Dorothea Deterts (chargée de la collection d’Outre-mer), les objets qui sont dans leurs réserves.
En douze journées de travail intense s’est créé un ensemble de 23 dessins portraiturant 19 objets en tout.

De retour en Nouvelle Calédonie, il fut évident qu’il fallait entrelacer ces premières représentations par un travail semblable ici, au Musée de la Nouvelle Calédonie.
J’ai donc repris mes outils de dessin pour aller à la rencontre des objets utilitaires et symboliques kanak, explorer leurs contours, textures et proportions en puisant dans les caractéristiques complémentaires du crayon couleur, graphite, charbon, encre et feutre.
26 dessins sont le résultat d’une première séance de travail effectué en avril 2008.
Dépuis, le travail s'est poursuivi avec une deuxième séance de 13 dessins en janvier 2009.

En octobre 2008, j'ai pu avoir accès aux réserves de l'Australian Museum à Sydney, grâce à l'accueil chaleureux de Mme Yvonne Carillo-Huffman (chargée des collections du Pacifique).
Elle m'a permis de dessiner une sélection de 20 objets de leur collection d'objets de Nouvelle Calédonie, qui compte env. 600 pièces au total.

La collection Représentations sur les objets du patrimoine de Nouvelle Calédonie s'élève aujourd'hui à 82 dessins en tout..

A cette fin de représentation, le travail du dessin s’avère le meilleur outil, car en se concentrant pendant plusieurs heures sur l’objet représenté, il en capture la présence. En outre, le dessin, parce qu’il est une création « à la main », entretient un dialogue particulier avec l’objet portraituré qui lui aussi est création manuelle : le soin apporté à l’une comme à l’autre des créations engendre un flux, une dynamique qui ne demande qu’à se prolonger.

J’espère sincèrement pouvoir poursuivre ce travail, tant d’objets se trouvent en Europe et ailleurs, la plupart invisibles au public, car stockés dans les réserves des musées. A cette fin, je suis en train de préparer une séance de dessin sur les objets kanak au musée Pigorini à Rome.

Par ailleurs, je crois que ce dialogue artistique peut participer au développement de l’échange culturel entre le l’ici et l’ailleurs, au-delà du fait que ce travail représente un moyen complémentaire dans l’escient de rapatriement du patrimoine culturel kanak inscrit dans les accords de Matignon et dans le texte sur l’Autochtonie consigné par la France et l’Allemagne.

20:40 Écrit par Miriam Schwamm dans Dessins & illustrations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patrimoine kanak dispersé, dessin, nouvelle calédonie |  Facebook | |

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