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EXTINCTIONS

13/04/2009 | EXTINCTIONS

Une exposition
à l'occasion de l'inauguration de la Maison Célières
et de la préfiguration de la Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie

Tenter d’éteindre le feu, tenter de prévenir la cessation de l’existence avec une exposition ?
Pourtant, l’artiste n’est ni pompier ni médecin.
Sur l’histoire des autodafés de livres, une histoire aussi vieille et ample que celle de l’écrit lui-même, il ne peut que proposer sa perception, son aperçu, par l’acte créateur.
Pour ce faire, Extinctions a été conçu en tant qu’hommage à la pensée, à l’écrit qu’on a tenté d’effacer plutôt qu’en tant que monument expiatoire qui énumère les autodafeurs.
J’utilise leurs propres moyens : Je fais comme si ils n’existent pas !

Mais en cherchant les auteurs qu’on a tenté de taire et les extraits d’écrits qu’on a livré aux flammes, j’ai du me rendre à une évidence, la liste est innombrable, probablement tout écrit a été volontairement réduit en cendres, à un moment ou un autre de l’histoire.

Pourquoi cet acharnement ?

« Parce qu’un peuple instruit ne peut être gouverné, décidèrent les légistes de la Chine ancienne, les nazis en Tchécoslovaquie… ; parce que les pays conquis doivent changer d’histoire ou de croyance, comme les Aztèques ; parce que seuls les illettrés peuvent sauver le monde, prêchent les millénaristes de toutes les époques ; parce que la nature de telle collection met en danger le nouveau pouvoir : ainsi le taoïsme vu par les Mongols, ou le shi’isme, ou la Reforme. A toutes ces occurrences s’ajoutera, parfois, l’autodestruction pour éviter les ennuis : ce fut chose courante dans la Chine impériale ou la Révolution culturelle. Mais il est encore une raison, plus enfouie, toujours présente sous les autres : le livre est le double de l’homme, le brûler équivaut à tuer. »*

Alors les livres, tout comme l’œuvre plastique, seraient autant d’extincteurs pour noyer les projets obscurantistes de ceux qui savent qu’on maîtrise mieux ceux qui ne savent pas, sous un flot sans fin de liberté d’esprit.

Mail il faut surtout que chacun de nous ait un petit extincteur en état de marche dans sa tête, il en va de notre vie !

*Lucien X Polastron, Livres en feu, Denoël, 2004
Un autre livre à lire sur le sujet :
Manuel Rivas, L’Eclat dans l’abîme, Gallimard, 2008


Miriam Schwamm
Nouméa, le 3 février 2009

23:36 Écrit par Miriam Schwamm dans Dessins & illustrations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, maison du livre de la nouvelle-calédonie, autodafé, installation |  Facebook | |

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