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La Dernière au Centre Tjibaou

03/01/2007 | La Dernière au Centre Tjibaou

crédit photo: Marc Le Chelard

ŒDIPE

SECRET / SACRE / CERUGOCE / HMIJOC / NE XITI RE /
ADJARU / KOVETRE / PWICIRI / HAGNET / HIRI*
(*secret / sacré en langues nengoné, xaracuu, drubea-kapone, païci et neni)

Création théâtrale d’après Sénèque
Adaptation : Jean Boissery
Ecriture des chœurs : Denis Pourawa

AVEC:

André Béaruné, Dominique Béaruné, Jean Boissery, Arnaud Churin, Gilles Petit, Marie-Blaise Pimé, Pierre Poudewa, Golesha Sarengome, Alexandre Trimari, Moïse Wadra, Alexandre Wenice

Les chœurs sont en langues
nengoné, xaracuu, drubea-kapone, païci et française.

Direction artistique : Jean Boissery
Direction d’acteur : Arnaud Churin
Conception musicale : Gilles Petit et Moïse Wadra
Chant, voix, instruments : Gilles Petit
Assistant à la mise en scène : Jérôme Bidaux
Assistant de production : Dominique-Pierre Mariotti
Conseil artistique : Emmanuela Pace
Conception et direction technique : Christophe Botiaux
Affiche et costumes : Miriam Schwamm

INTENTIONS DE MISE EN SCENE:

L’universalité des mythes comme étincelle…
Henry de Monfreid, pirate, marchand de diamants et trafiquant d’armes naviguait au début du XXe siècle sur les rives de la Mer Rouge. Là, il achetait, pour les affranchir, des personnes qui étaient vendues comme esclaves sur les marchés des émirats du Moyen-Orient. En particulier son équipage était composé d’individus issus d’une tribu d’Éthiopie qui vivait dans une forêt dont le bois servait à la construction des bateaux de la Mer Rouge. Cette tribu connaissait beaucoup d’histoires venues de la mer.

Un équipier de Monfreid un jour lui raconta qu’un de ses ancêtres était un grand marin. Il s’était embarqué pour faire une guerre avec d’autres grands chefs et d’autres tribus. Cette guerre avait duré très longtemps et son retour encore plus. Il s’était perdu en mer, avait entendu le chant des déesses de la mer, des femmes poissons. Puis il s’était rendu vainqueur de grands monstres qui n’avaient qu’un œil, et c’était la ruse, qui lui avait permis à chaque fois de sortir de toutes ces épreuves. Dans la tribu, sa femme l’attendait en tissant une très grande tapisserie. Bref, l’histoire d’Ulysse racontée par Homère était restée vivante au cœur de cette tribu. La tradition orale avait, par delà le livre, perpétué le récit d’Homère.

Cette histoire nous enseigne que la force des mythes tient, entre autres, dans l’universalité que les grandes histoires fondatrices renferment. Quand les Kanak lisent Œdipe de Sénèque, ils sont saisis par cette histoire ancienne qui semble être celle de tous les hommes. L’histoire d’Œdipe nous rappelle qu’il est du devoir de l’homme de faire la part entre le sacré et le secret, deux termes qui donnent leur nom au projet, deux termes qui doivent être entendus comme la lecture « kanak » de la pièce. Une société coutumière, qui repose sur l’oralité et sur un petit nombre d’individus, doit se protéger et s’ouvrir, dans le même mouvement. C’est en cela que l’histoire d’Œdipe réactive certaines questions fondamentales chez tous les humains et se trouve au cœur de la « métaphysique kanak ».

04:39 Écrit par Miriam Schwamm dans Festivals & théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, Francophonies, Centre culturel Tjibaou |  Facebook | |

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